Alaasuaq, Davidialuk

Chasseur, artiste et conteur né dans le camp d’hiver de Nunavgirnarak (Nunavik) en 1910 – mort à Puvirnituq (Nunavik) en 1976.

Davidialuk Alaasuaq, aussi nommé entre autres Davidialuk Alasua Amittuq ou simplement Davidialuk, est né en 1910 au camp d’hiver de Nunavgirnarak, situé sur une petite île dans la baie d’Hudson, non loin de Puvirnituq. Sa mère Aqpatuq et son père Amittuq vivent selon les traditions inuites et éduquent leur fils au métier de chasseur. En 1951, Davidialuk Alaasuaq s’installe dans le village de Puvirnituq, au Nunavik, et commence sa carrière artistique par la sculpture de l’ivoire, du bois et de la stéatite. Ses sculptures sont inspirées des mythes et légendes qu’il entend dans son enfance, de la bouche de son grand-père Davidialuk dont il a reçu le nom ; à l’âge adulte, il perpétue ces histoires dans son art et sa propre pratique de conteur. Sa famille compte d’autres artistes accomplis : son épouse Maina Aqurtu Assapa, ses enfants Johnny Amituk et Aisa Amittu, ainsi que son neveu Davidee Anutigirk et son cousin Joe Talirunili.

Pour Davidialuk Alaasuaq, la fidélité à l’histoire qui inspire la sculpture est une question primordiale. Ainsi déclare-t-il : « Lorsque l’on représente une légende par la sculpture, l’on doit reproduire exactement le discours de la légende […] l’on peut le présenter comme on le souhaite, mais l’on doit tout de même suivre la légende à la lettre ». Son œuvre artistique est admirée pour sa faculté à représenter de manière réaliste la survie dans le monde arctique. Son œuvre est souvent présentée par la Fédération des coopératives du Nouveau-Québec dans son catalogue imprimé annuel Povungnituq entre 1962 et 1982, ainsi que dans le magazine Inuit Art Quarterly. L’on songe notamment au catalogue Eskimo Print Makers. Les graveurs esquimaux (1974). En 1974, Davidialuk Alaasuaq reçoit un prix pour l’un de ses dessins, utilisé pour mettre à l’honneur l’exposition “Crafts for Arctic Canada. Artisanat de l’Arctique canadien” organisée par le Conseil canadien des arts esquimaux la même année : l’on pense au catalogue d’exposition Crafts from Arctic Canada. Artisanat de l'Arctique canadien (1974). Sous le nom de Taivitialuk Alaasuaq, il voit plusieurs de ses légendes exposées, accompagnées de photographies de ses sculptures, dans les ouvrages bilingues illustrés de Zebedee Nungak et d’Eugene Arima : Unikkaatuat sanaugarngnik atyingualiit Puvirngniturngmit. Eskimo stories from Povungnituk, Québec, illustrated in soapstone carvings (1969), Unikkaatuat sanuagarngnik atyingualiit Puvirngniturngmit. Légendes inuit de Povungnituk, Québec : figurées par des sculptures de stéatite (1975) et Inuit stories : Povungnituk. Légendes inuit : Povungnituk (1988). L’on trouve les sculptures et les dessins de Davidialuk Alaasuaq dans les collections permanentes de tous les musées d’art majeurs du Canada : le Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa, Ontario), le Musée canadien de l'histoire (Gatineau, Québec), le Musée Glenbow (Calgary, Alberta), le Musée des beaux-arts de Montréal (Montréal, Québec) et le Musée royal de l’Ontario (Toronto, Ontario).

La Fédération des coopératives du Nouveau-Québec (FCNQ) rend hommage à sa vie et à son œuvre en 1977 par une exposition commémorative au Guild Shop (auj. Craft Ontario Shop) de Toronto, en Ontario, et l’impression d’un catalogue d’exposition, Davidialuk 1977. Cette publication bilingue (français, anglais) contient les légendes et les illustrations et sculptures qu’elles ont inspirées à Davidialuk Alaasuaq, mais aussi une biographie rédigée par l’anthropologue Bernard Saladin d’Anglure, qui fait la connaissance de l'artiste dix ans avant sa mort soudaine et accidentelle en 1976. L’on doit également à Saladin d’Anglure La parole changée en pierre : Vie et œuvre de Davidialuk Alasuaq, artiste inuit du Québec Arctique (1978) et sa version en inuktitut, intitulée Unikkaatuat ujaranngutitait: Taivitialuk Alasuaq inuusirminillu sanaugarminillu unikkaatuq (1981), qui relatent la vie et les récits de Davidialuk Alaasuaq. Son œuvre est également présentée dans Inuit 1993 : Contemporary Inuit Art from the Canadian Museum of Civilization. L’art inuit contemporain au Musée canadien des civilisations (1993).

La rédaction de cette biographie est basée sur les documents écrits disponibles lors d'une recherche collective réalisée de 2018 à 2021. Il est possible que des coquilles et des faits doivent être corrigés. Si vous constatez une erreur, ou si vous souhaitez rectifier quelque chose dans une biographie d’auteur, merci de nous écrire à imaginairedunord@uqam.ca et nous le ferons avec plaisir. C’est de cette manière que nous arriverons à avoir des présentations plus précises, et à mieux faire connaître et mettre en valeur la culture inuite.

 

(c) Laboratoire international de recherche sur l'imaginaire du Nord, de l'hiver et de l'Arctique, Université du Québec à Montréal, 2018-2021, Daniel Chartier et al.