Homme politique, interprète et poète né à Agu Bay (Nunavut) dans les années 1960.
Nicholas P. Arnatsiaq, également nommé Nick Arnatsiaq et Nicolas Arnatsiaq, est né dans l’actuel Nunavut, sans doute au début des années 1960. Après une petite enfance passée dans la région d’Agu Bay, au nord-est de l’île de Baffin, il emménage à Igloolik, toujours au Nunavut, à l’âge de 7 ans, puis fait ses études dans une école catholique de Chesterfield Inlet, sur la côte ouest de la Baie d’Hudson.
Sa carrière professionnelle se déroule en deux temps : il exerce d’abord en tant que traducteur et interprète, d’une part à Iqaluit, dans le cadre de sa propre compagnie, d’autre part à Ottawa, au service de l’Inuit Tapiriit Kanatami, association fondée en 1971 pour représenter les intérêts des peuples inuits du Canada; c’est aussi pendant ses années de résidence à Ottawa qu’il est assistant-éditeur d’un magazine en langue inuktitut. Il est également engagé dans les activités politiques de sa communauté : impliqué dans la vie politique d’Igloolik à partir de la fin des années 1970, il est successivement président du développement économique, président de la Coopérative d’Igloolik et membre du directoire du Conseil régional de Baffin, instance formée en 1977, constituée des maires et conseillers siégeant aux conseils communautaires de la région et visant à défendre les intérêts de la communauté inuite auprès du gouvernement. Nicholas P. Arnatsiaq est vice-maire d’Igloolik avant d’être élu maire en janvier 2012. Le soutien qu’il a apporté aux projets de développement minier dans la région d’Igloolik, notamment celui de la Baffinland Iron Mines Corporation, le contraint à démissionner de sa position de maire en juillet 2012. Dès le début des années 1970, il est aussi l’auteur de textes – récits, contes, poèmes – parus dans les revues Inuktitut Magazine et Interpreter dans lesquels il aborde plusieurs versants de la vie inuite : l’expérience des pensionnats dans « Conflict » (1972) ou le rapport à la nature dans « Peace of Mind » (1977). À travers plusieurs prises de paroles dans les années 2000, il exprime sa crainte de voir la jeunesse inuite s’éloigner de sa culture.