Koperqualuk, Lisa Qiluqqi

Anthropologue spécialiste de l’Arctique, essayiste et militante née à Puvirnituq (Nunavik) en 1962.

Lisa Qiluqqi Koperqualuk, aussi appelée Lisa Koperqualuk ou Lisa Koperqualuk Ugaituk, naît à Puvirnituq en 1962. Vers ses cinq ans, sa famille déménage à Kuujjuaq, puis à Kuujjuaraapik et finalement à Kangirsuk où ils vivent pendant quatre ans. Tout au long de ces années, Lisa Qiluqqi Koperqualuk a été fortement marquée par l’influence de son grand-père, Aisa Koperqualuk, qui était pasteur anglican dans sa communauté. Il donne à Lisa le nom de sa propre mère, Qiluqqi. En la nommant ainsi, Aisa attribue à sa petite-fille un saunik, c’est-à-dire quelqu’un dont elle devient la continuité. Lisa Qiluqqi Koperqualuk devient par ce geste la “mère” de son grand-père.

Au début de son adolescence, elle fait le choix de déménager dans le sud de l’Ontario, puis à Montréal, pour continuer ses études. Elle se dote d’un baccalauréat en sciences politiques de l’Université Concordia et d’une maîtrise en anthropologie de l’Université Laval. Sa carrière se développe en deux aspects intimement reliés: l’activisme politique et l’anthropologie.

Lisa Qiluqqi Koperqualuk occupe pendant plusieurs années le poste d’agente aux communications de la société Makivik dont le rôle est de protéger les intérêts et les droits des Inuits au Québec. En juillet 2018, elle est élue vice-présidente du Conseil circumpolaire inuit — Canada (ICC). Elle est aussi la co-fondatrice de l’Association des Femmes Inuit du Nunavik, “Saturviit”, et elle est membre de la Commission de la qualité de l’environnement de Kativik. Tout au long de sa carrière, Lisa Qiluqqi Koperqualuk s’implique au sein de programmes qui visent l’amélioration des conditions de vie des communautés inuites. Elle participe notamment à la création d’un programme post-secondaire au Nunavik, « Nunavik Sivunitsavut », qui signifie en français « Nunavik notre avenir ». Elle s’implique aussi dans l’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) jusqu’au dépôt du rapport en juin 2019, lorsque son mandat se termine.

En sa qualité d’anthropologue, Lisa Qiluqqi Koperqualuk se penche principalement sur l’impact de la mondialisation sur le mode de vie traditionnel inuit et, inversement, sur le rôle qu’ont la cosmologie inuite, la spiritualité et les règles de vie traditionnelles sur l’adaptation des Inuits aux changements. Dans son article «Anaanaangai! Bonjour, ma mère! » publié dans le magazine En Quête en 2008, elle explique plusieurs coutumes inuites, dont celle du saunik, qui sont aujourd’hui en voie de disparition. Elle publie tout au long de sa carrière des articles généralement à propos du Nunavik, tels que «Être Inuit au Nunavik. Enjeux et défis de la mondialisation » et «Mouvements politiques des Inuit. Pour l'autodétermination du Nunavik» publiés respectivement dans les Cahiers du 27 juin en 2004 et dans la Revue sociale et politique en 2014. Elle a publié en 2015 Traditions Relating to Customary Law in Nunavik / Les traditions liées au droit coutumier au Nunavikᐱᕐᕈᓯᑐᖃᑦᓴᔭᒥᑎᒍᑦ ᐱᖁᔭᖃᕈᓯᖏᑦ ᓄᓇᕕᒻᒥᐅᑦ, un ouvrage où elle s’est entretenue avec quarante Inuits du Nunavik à propos du mode de vie d’autrefois. En 2015, elle signe aussi la préface de l’autobiographie de Sheila Watt-Cloutier, The Right to Be Cold, traduit en français en 2019 sous le titre Le droit au froid.

Depuis septembre 2019, elle est conservatrice au Musée des beaux-arts de Montréal, où son objectif est de faciliter les liens entre le MBAM et les communautés inuites, notamment par le biais de l’Institut culturel Avataq.

La rédaction de cette biographie est basée sur les documents écrits disponibles lors d'une recherche collective réalisée de 2018 à 2021. Il est possible que des coquilles et des faits doivent être corrigés. Si vous constatez une erreur, ou si vous souhaitez rectifier quelque chose dans une biographie d’auteur, merci de nous écrire à imaginairedunord@uqam.ca et nous le ferons avec plaisir. C’est de cette manière que nous arriverons à avoir des présentations plus précises, et à mieux faire connaître et mettre en valeur la culture inuite.

 

(c) Laboratoire international de recherche sur l'imaginaire du Nord, de l'hiver et de l'Arctique, Université du Québec à Montréal, 2018-2021, Daniel Chartier et al.