Journaliste, femme politique et essayiste née à Kangiqsualujjuaq (Nunavik) en 1947.
Mary Simon, ou Marie J. May Simon, est née en 1947 à Kangiqsualujjuaq, un village inuit situé sur la côte Est de la baie d’Ungava au Nunavik. Elle est le deuxième enfant de sa mère inuite et de son père originaire du Manitoba; ce dernier est venu dans l’Arctique canadien afin de travailler pour la Compagnie de la Baie d’Hudson. Mary Simon effectue ses études secondaires à la fois à Kuujjuaq, au Nunavik, et dans l’État du Colorado, aux États-Unis, ce qui lui donne l’opportunité d’apprendre les langues et les coutumes de deux mondes.
Mary Simon commence une carrière de journaliste en 1969: elle travaille pour CBC North, où elle produit des programmes radiophoniques et télévisés en inuktitut, et écrit pour le magazine Inuit Today. Ses centres d’intérêt évoluent vers la question politique dans les années 1970, en réaction au développement de projets hydro-électriques dans le territoire de la Baie James et à ses conséquences sur le mode de vie inuit. Au titre de membre de l’Association des Inuits du Nouveau-Québec (AINQ), elle participe aux négociations qui conduisent à la signature de la Convention de la Baie James et du Nord québécois. Elle assume des fonctions de haute direction à la Société Makivik, association inuite légalement responsable de l’exécution de cette Convention: elle en est la vice-présidente entre 1979 et 1982, puis la présidente entre 1982 et 1985. En 1993, elle est nommée secrétaire et co-directrice des politiques de la Commission royale du Canada sur les peuples autochtones. Mary Simon est aussi présidente de l’Inuit Tapiriit Kanatami, l’Organisation nationale des Inuits du Canada, entre 2006 et 2012, et elle préside le Comité national sur l’éducation des Inuits entre 2012 et 2014. En 2016, elle est nommée Représentante spéciale du Canada dans le dossier du développement d’un nouveau modèle de leadership partagé dans l’Arctique.
Mary Simon commence à exercer des responsabilités sur le plan international dans les années 1980, en tant que membre du Conseil exécutif du Conseil circumpolaire inuit (CCI), une organisation qui représente les Inuits dans les pays circumpolaires. Elle préside le CCI (1986-1992), puis en est la Représentante spéciale (1992-1994). En 1996, elle conduit les négociations du Canda dans le cadre de la création du Conseil de l’Arctique, un forum intergouvernemental qui réunit huit États arctiques. Mary Simon est la première Inuite à occuper des fonctions diplomatiques: en 1994, elle est nommée commissaire à la Commission d’établissement du Nunavut et devient l’Ambassadrice du Canada aux affaires circumpolaires; entre 1999 et 2001, elle est ambassadrice du Canada au Danemark.
En tant qu’auteure de textes ayant trait à la politique publique, Mary Simon a signé de nombreux livres, essais et rapports sur les questions de changement climatique, d’environnement, d’éducation et de préservation de l’inuktitut: l’on peut citer Inuit: one Future, one Arctic (1997) et A New Shared Arctic Leadership Model / Un nouveau modèle de leadership partagé dans l’Arctique (Affaires autochtones et du Nord Canada, 2017).
L’action de Mary Simon pour la défense et la promotion des droits et de la culture inuits est distinguée par des prix nationaux et internationaux, des médailles et des citations: l’Ordre national du Québec (1992), la Médaille d’Or du Groenland (1992), la Médaille d’Or de la Société géographique royale du Canada (1998), le Prix national d'excellence décerné aux Autochtones (1998), l’Ordre du Canada (2005), la médaille Symons (2009) et le High North Hero Award (2018). Mary Simons s’est vu décerner onze doctorats honorifiques en droit par des universités canadiennes.
Mary Simon vit à Ottawa, en Ontario, avec son époux Whit Fraser.