Auteur, sculpteur et chasseur né à Inukjuak (Nunavik) en 1921 – mort à Inukjuak (Nunavik) en 1986.
Isa Smiler, aussi appelé Aqiattusuk en inuktitut, est né en 1921, à Inukjuak, au Nunavik. À l’âge de neuf ans, ses deux parents meurent d’une grave maladie à l’origine de nombreux décès dans sa communauté. Il épouse une artiste nommée Lucy. Ensemble, ils ont un fils, Daniel, qui vit de sa carrière de graveur à Inukjuak, et une fille nommée Siasi Smiler Irqumia.
Isa Smiler est surtout connu pour son œuvre en tant que sculpteur : il fait ses débuts dans le milieu sculptural au cours de l’année 1948, fortement encouragé par l’artiste, auteur pour enfants et cinéaste canadien James Archibald Houston (1921-2005). Surnommé « Saumik » par les Inuits, Houston joue un rôle significatif pour la reconnaissance de l’art inuit en plus d’encourager plusieurs Inuits à pratiquer la sculpture.
Les œuvres d’Isa Smiler se retrouvent dans les collections de plusieurs musées d’art, tels que le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), le Musée canadien de l'histoire (anc. Musée canadien des civilisations) et le Penn Museum, à Philadelphie, aux États-Unis. Parmi ses pièces les plus célèbres figure la sculpture « Mother and Child » (1950), sculptée dans la stéatite et l’ivoire. Les revenus associés à la vente de la production artistique de Smiler lui ont permis, comme c’est le cas pour d’autres artistes inuits de cette époque, de préserver sa famille de la famine. En 2004, il est nommé l’un des quatre meilleurs sculpteurs inuits par son collègue, l’artiste sculpteur Johnny Inukpuk (1911-2007).
Isa Smiler est reconnu pour ses sculptures, mais aussi pour ses dessins. À l’automne 1967, ces derniers apparaissent dans les pages de la revue The Beaver, fondée en 1920 par la Compagnie de la Baie d’Hudson et renommée, en 2010, Canada's History. Smiler réalise la majeure partie de ses dessins entre 1973 et 1974, lors d’un séjour à l’hôpital de Moose Factory, en Ontario.
En 1977, il publie le texte autobiographique « Inukjuak », en anglais et en inuktitut, dans la revue Inuktitut Magazine. Ce récit raconte la vie de Smiler et une partie de l’histoire du Nunavik. Divisé en plusieurs parties suivant les pratiques des saisons tels qu’en témoignent les sous-titres «Summer Leisure», «Fall Preparations» et «Making Ready For Winter», ce texte décrit les changements survenus à la suite de la sédentarisation, tels que les débuts de l’art inuit contemporain, l’installation de la coopérative et les bouleversements politiques des années 1970, tout en évoquant des détails plus intimes : sa vie d’artiste, les jeux auxquels il jouait enfant ou encore la manière dont il a appris à chasser, à pêcher et à trapper. En 1978, Smiler publie «Children’s Games» dans la même revue dans lequel il décrit et illustre les jeux traditionnels inuits. Selon Nelly Duvicq, autrice de Histoire de la littérature inuite du Nunavik, il est fort probable que les textes de Smiler aient influencés la publication d’autres récits autobiographiques inuits tel que «Mon enfance à Kuujjuaraapik» aussi publié dans Inuktitut Magazine dans lequel son auteur, Apelie Nowra, écrit dans un style similaire à celui de Smiler en plus d’y faire allusion.
Isa Smiler meurt en 1986, âgé de 65 ans, à Inukjuak (Nunavik).