Auteur, chasseur, aîné et conseiller politique né en 1910 à Salmon Bright (Nunatsiavut) et décédé en 2000 à Nain (Nunatsiavut).
Paulus Maggo, qui porte également le prénom Renatus, est né à Salmon Bright dans le Labrador (auj. Nunatsiavut) en 1910. Sa sœur aînée Ernestina et lui sont élevés par leurs parents Tobias Maggo et Regina Stone, à Kangatjak au nord de Big Brook (Terre-Neuve). En 1932, il épouse Nom Martin, appelée aussi Naeme, avec qui il a trois enfants : Zacharias, Amos et Regina. Il a également plusieurs petits-enfants et arrière-petits-enfants. Paulus Maggo est un chasseur, un trappeur et un pêcheur expérimenté qui a appris les techniques traditionnelles en observant son père et d’autres chasseurs.
Dans les années 1970, Paulus Maggo s’implique en politique en tant que conseiller et négociateur pour différentes causes qui concernent les Inuits du Labrador. Il participe entre autres aux audiences de la Chambre des Communes en 1976 pour débattre du projet de loi sur le règlement des revendications des autochtones de la Baie James et du Nord québécois. Il agit également en tant que négociateur durant différentes actions revendicatrices des Inuits du Labrador sur des sujets tels que l’environnement, l’autonomie politique et les droits territoriaux. Il serait aussi l’un des fondateurs de l’Association des Inuits du Labrador (Labrador Inuit Association), l’ancêtre du gouvernement du Nunatsiavut créé en 2005.
En 1991, Paulus Maggo, qui habite à cette époque la ville de Nain (Nunatsiavut) est l’un des aînés les plus vieux et les plus respectés de sa région. Pour ces raisons, il est sélectionné pour partager son récit de vie à la demande de la Commission royale sur les peuples autochtones, mise en place par le Parlement canadien. C’est dans le cadre du projet Labrador Inuit Life Histories, dirigé par l’anthropologue montréalaise Carol Brice-Bennett et visant à illustrer la vie d’aujourd’hui et d’autrefois des Inuits du Labrador, que Maggo témoigne sur sa vie. C’est Martin Jararuse, l’un des trois hommes inuits participant au projet, qui conduit la majorité des entrevues en inutittut, sous la direction de Brice-Bennett. Le témoignage de Paulus Maggo est retranscrit et traduit par Samuel Metcalfe, un Inuit de la région, puis édité par Brice-Bennett. La version finale du texte est ensuite traduite en inuttitut pour finalement être approuvée par l’auteur, Paulus Maggo.
C’est en 1996 que Carol Brice-Bennett présente à la Commission royale des peuples autochtones son rapport de recherche, comprenant entre autres le témoignage de Paulus Maggo intitulé Remembering the years of my life. En 1999, avec la permission de Maggo et de la Commission, l’anthropologue publie une version plus complète du récit de l’aîné intitulée Remembering the years of my life : Journeys of a Labrador Inuit Hunter en collaboration avec l’Institute of Social and Economic Research de la Memorial University située dans la ville de Saint-Jean à Terre-Neuve.
Dédié à son petit-fils Rolland Maggo, le récit de Paulus Maggo est séparé en cinq parties qui racontent à la fois sa vie personnelle, mais aussi celles des autres Inuits de sa région et de sa génération. Il met en lumière les changements qui ont affecté le mode de vie de son peuple durant le vingtième siècle. Le livre est accompagné de plusieurs photos de la région de Nain et de ses habitants et habitantes, ainsi que de Paulus Maggo lui-même.
Durant l’hiver de l’année 2000, Paulus Maggo décède dans la ville de Nain, à l’âge de quatre-vingt-dix ans.