Écrivain, poète, interprète et homme politique né à Ammassivik (Groenland) en 1967.
Kelly Berthelsen est né en 1967 à Ammassivik, un petit village de pêche situé près de Nanortalik, au Groenland.
Fils de pêcheur, il grandit dans l’amour de la littérature et de la culture groenlandaises : son père lui lit à haute voix tous les livres qui se trouvent dans leur maison et sa grand-mère lui raconte des histoires de sa jeunesse, ainsi que des contes et légendes groenlandais.
Après des études secondaires à l’École Kujataani Ilinniarnertuunngorniarfik de Qaqortoq, dont il sort diplômé en 1989, il séjourne aux États-Unis, au collège de Dartmouth et à l’Université de l’Alaska de Fairbanks, où il étudie la géographie jusqu’en 1993, avant de compléter une formation d’interprète à la Business School of Aarhus au Danemark.
Sa carrière se déploie dans deux domaines : la création littéraire et l’engagement politique qui, s’ils ne semblent pas a prioriliés l’un à l’autre, sont à peu près contemporains l’un de l’autre et partagent la même ambition - donner une voix à ceux qui souffrent, en particulier les Groenlandais. A partir de 1996, Kelly Berthelsen commence à écrire et à publier de la poésie : cinq recueils paraissent entre 1996 et 2011, dont le dernier, Arrornartoq / Opløsninsmiddel / Solvent (2011), est trilingue groenlandais/danois/anglais. Il se livre aussi à l’écriture d’essais et de nouvelles ; son premier recueil de nouvelles, Tarningup ilua. Allallu eqqumiitsullu (2001), traduit en danois dès 2002 (En sjæls inderste kammer - littéralement : « La chambre la plus intime d’une âme »), est nominé pour le Prix de littérature du Conseil nordique en 2003 et fait l’objet d’une traduction française en 2015, sous le titre Je ferme les yeux pour couvrir l'obscurité. Ces nouvelles marquées par un réalisme noir et désespéré visent à témoigner des souffrances des Groenlandais, entre colonisation et perte d’identité. Parallèlement à cette activité d’écriture, la formation d’interprète de Berthelsen lui permet de côtoyer les décideurs politiques du Groenland : il travaille au Naalakkersuisut, gouvernement groenlandais en charge d’administrer l’autonomie politique du pays, et il est nommé secrétaire d’État de Hans Enoksen, Premier ministre du Groenland alors d’obédience social-démocrate (Parti Siumut), entre 2002 et 2009. Dans cette période, il trouve la politique groenlandaise peu représentative de son peuple. C’est sans doute ce qui détermine son envie de briguer des mandats électifs une fois le Groenland parvenu à l’autonomie : il participe aux élections législatives du Groenland en 2013 et 2014 sans être élu, mais est mandaté au conseil local de Kujalleq en 2013, puis il entre à l’Inatsisartut (gouvernement du Groenland) dans le cadre d’une coalition en 2016 jusqu’aux prochaines élections (2018). Berthelsen mène sa carrière politique sous l’étiquette Inuit Ataqatigiit, parti d’obédience socialiste et indépendantiste qui forme une coalition entre 2005 et 2009 avec le Parti Siumut.
Berthelsen vit actuellement à Qaqortoq, près de son village de naissance.