Freeman, Minnie Aodla

Dramaturge, écrivaine, poétesse et essayiste engagée née aux îles du Cap Hope (Nunavut) en 1936.

Minnie Aodla Freeman, également appelée Mini Freeman, est née en 1936 aux îles du Cap Hope, situées au milieu de la baie James, dans l’actuel Nunavut. Fille de Malla et de Thomas Aodla, petite-fille du militant inuit George Weetaltuk et épouse du Qallunat Milton Freeman, elle grandit avec son frère et ses grands-parents à Moose Factory, à l’extrême sud de la Baie James, et à Fort George (actuel Chisasibi) où elle reçoit une instruction catholique et apprend la langue crie auprès d’autres pensionnaires. Sa formation d’infirmière est notamment interrompue par la tuberculose dont elle est victime à 16 ans et elle devient institutrice à Moose Factory, avant d’être recrutée en tant que traductrice au Ministère du Nord canadien et des Ressources naturelles à Ottawa, grâce à ses compétences linguistiques acquises pendant sa scolarité. Elle emménage à Ottawa à l’âge de 18 ans.

La carrière de Minnie Aodla Freeman suit deux axes : la création littéraire et la promotion de la culture inuite, étroitement liée à la défense des intérêts inuits. C’est en tant que première dramaturge inuite qu’elle entre en littérature, avec sa pièce de théâtre Survival in the South, créée lors du Dominion Drama Festival de 1971 et représentée à Ottawa en 1973 ; la question de la découverte du Sud et du choc des cultures est également abordée dans son ouvrage autobiographique Life Among the Qallunaat (1978), traduit en allemand en 1978 sous le titre Tochter der Innuit: Sprung ins 20. Jahrhundert, puis en français en 1990 sous le titre Ma vie chez les Qallunaat, réédité, toujours en anglais, en 2015 par les Presses de l’Université du Manitoba. En 1994, elle dirige avec Odette Leroux et Marion E. Jackson un catalogue d'exposition intitulé Femmes artistes inuit. Échos de Cape Dorset (en anglais: Inuit Women Artists: Voices from Cape Dorset).

À partir de la création de sa pièce de théâtre, elle s’engage dans toute activité permettant de promouvoir la voix inuite et d’offrir un contrepoint aux discours du Sud sur et dans l’Arctique canadien : elle est conseillère culturelle autochtone pour Radio-Canada entre 1973 et 1979, dirige l’Inuit Broadcasting Corporation, fondée en 1981. Son action est pédagogique : réalisation de documentaires sur la culture inuite, travail éditorial dans la revue Inuit Today et enseignement de l’inuktitut à l’Université d’Alberta dans les années 1980, rédaction d’articles sur les Inuits dans l’Encyclopédie canadienne au tournant des années 2010, interventions dans les prisons albertaines. Son activité est également celle d’une militante, puisqu’elle est secrétaire exécutive au secrétariat des revendications territoriales de l’Inuit Tapiriit Kanatami, organisation représentative des Inuits du Canada, et qu’elle s’implique dans la Commission de vérité et de réconciliation du Canada en 2015.

Minnie Aodla Freeman vit actuellement à Edmonton et elle est une aînée respectée de la communauté inuite.

La rédaction de cette biographie est basée sur les documents écrits disponibles lors d'une recherche collective réalisée de 2018 à 2021. Il est possible que des coquilles et des faits doivent être corrigés. Si vous constatez une erreur, ou si vous souhaitez rectifier quelque chose dans une biographie d’auteur, merci de nous écrire à imaginairedunord@uqam.ca et nous le ferons avec plaisir. C’est de cette manière que nous arriverons à avoir des présentations plus précises, et à mieux faire connaître et mettre en valeur la culture inuite.

 

(c) Laboratoire international de recherche sur l'imaginaire du Nord, de l'hiver et de l'Arctique, Université du Québec à Montréal, 2018-2021, Daniel Chartier et al.