Grey, Janice

Blogueuse, chanteuse de gorge et militante culturelle née à Aupaluk (Nunavik) en 1989.

Janice Grey, également appelée Janice Grey Scott, est née en 1989 à Aupaluk, village situé sur la rive occidentale de la baie d’Ungava. De père haïtien et de mère inuite, elle est éduquée par ses grands-parents et grandit dans l’amour des livres.

L’œuvre de militante de Janice Grey se développe au début des années 2010. À la fin de ses études secondaires, elle prend part à Nunavut Sivuniksavut, un programme destiné à préparer la jeunesse inuite aux études universitaires et partage l’année 2009-2010 entre Ottawa et Montréal où elle étudie les humanités. C’est à cette époque qu’elle est envoyée à la Conférence de Copenhague de 2009 sur les changements climatiques pour y représenter la jeunesse inuite avec le soutien de la Société Makivik, ainsi qu’à Genève dans le cadre de la 4e Année polaire internationale : elle y défend l’idée du lien entre droits de l’homme et vigilance climatique et donne une performance de chant de gorge.

Janice Grey partage ensuite sa vie entre Montréal et le Nunavik où elle défend la cause inuite dans un cadre associatif : en 2010, elle est vice-présidente de l’Association des jeunes Saputiit, ce qui l’amène à s’impliquer dans les affaires de sa communauté (éducation, problèmes de dépendance, exploitation minière) ; à la fin de l’année 2011, elle est trésorière de l’Association Saturviit des femmes du Nunavik, après en avoir été la secrétaire pendant plusieurs mois, et travaille quelque temps à l’Institut culturel Avataq. Elle est régulièrement mentionnée dans Nunatsiaq News, hebdomadaire couvrant l’actualité du Nunavik et du Nunavut, où il lui arrive d’écrire pour défendre sa communauté : elle y publie notamment un article, « The people of Nunavik will be just fine », à l’occasion du référendum de 2011 sur la création d’un gouvernement régional, majoritairement rejeté par les habitants du Nunavik.

Janice Grey est enfin l’auteure d’un blogue, Shades of Grey, où elle publie une quarantaine de billets entre 2010 et 2012. Elle y aborde la question du métissage, mais aussi celle des défis qui attendent la jeunesse inuite : les inégalités créées par la société coloniale, la nécessité pour la jeunesse inuite de préserver sa culture et sa langue, comme dans l’article inaugural de son blogue, « a language in peril » (2010). Admiratrice de Mitiarjuk Nappaaluk et Sheila Watt-Cloutier, elle associe écriture et militantisme et se lance dans l’écriture d’un roman, jusqu’ici demeuré inédit. Elle collabore à l’écriture d’un ouvrage collectif pour la défense de la langue inuktitut : Uqausivut sivummuagutivut : our language, our leadership. A collection of texts (2014).

À la fin des années 2010, Janice Grey travaille au conseil du comité culturel d’Aupaluk (Nunavik) et exerce des fonctions au niveau municipal.

La rédaction de cette biographie est basée sur les documents écrits disponibles lors d'une recherche collective réalisée de 2018 à 2021. Il est possible que des coquilles et des faits doivent être corrigés. Si vous constatez une erreur, ou si vous souhaitez rectifier quelque chose dans une biographie d’auteur, merci de nous écrire à imaginairedunord@uqam.ca et nous le ferons avec plaisir. C’est de cette manière que nous arriverons à avoir des présentations plus précises, et à mieux faire connaître et mettre en valeur la culture inuite.

 

(c) Laboratoire international de recherche sur l'imaginaire du Nord, de l'hiver et de l'Arctique, Université du Québec à Montréal, 2018-2021, Daniel Chartier et al.